Grand âge et autonomie : feuille de route
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé, a présenté le 30 mai 2018 sa feuille de route pour les personnes âgées en clôture de la journée de travail menée conjointement par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et l’Assemblée des départements de France (ADF).
Une double approche a été privilégiée. Elle inclue des mesures pour améliorer dans l’immédiat la qualité de vie des personnes âgées, et l’ouverture d’une réflexion, associant l’ensemble des acteurs et de la société, pour anticiper et répondre au défi du vieillissement et de la perte d’autonomie.
La priorité est donnée à la prévention, à domicile (100 millions d’euros en 2019 et 2020 pour la refonte du mode de financement de l’aide à domicile) comme en établissement (15 millions d’euros en 2018 pour le financement de plans de prévention en EHPAD, pilotés par les Agences régionales de santé, 30 millions d’euros à partir de 2019, financés par l’assurance maladie)
Un plan global de soutien aux aidants est également prévu afin de permettre le développement de solutions de répit adaptées aux besoins des aidants, le développement de l’accueil de jour et l’amélioration des conditions de l’articulation entre vie professionnelle et soutien aux personnes âgées.
Des enquêtes de satisfaction vont être conduites par la Haute Autorité de Santé (HAS) dans les établissements pour personnes âgées et diffusées dès 2019 afin de mieux définir les actions prioritaires à mener.
Des crédits supplémentaires sont mobilisés dès 2018 pour répondre aux besoins croissants en soins médicaux et aux attentes des professionnels du secteur à cet effet :
- 360 millions d’euros supplémentaires pour les EHPAD de 2019 à 2021 pour recruter des personnels soignants. Ils s’ajoutent aux 70 millions d’euros déjà mobilisés sur l’année 2018.
- 36 millions d’euros pour à la généralisation de la présence d’infirmiers de nuit d’ici à 2020 pour réduire les hospitalisations en urgence évitables et sécuriser les prises en charge nocturnes,.
- 40 millions d’euros sur la période 2018-2022 pour généraliser l’accès à la télémédecine en EHPAD afin de limiter les déplacements et d’améliorer la qualité du suivi médical, en particulier dans les zones à faible présence médicale.
- 15 millions d’euros par l’assurance maladie dès 2019 pour 1000 places d’hébergement temporaire en EHPAD pour les personnes sortant d’hospitalisation afin de réduire les durées d’hospitalisation et de faciliter le retour à domicile des personnes, tout en les maintenant dans un environnement sécurisé avec la présence de soignants.
Afin de soutenir et valoriser l’engagement et le professionnalisme des personnels travaillant auprès des personnes âgées, des mesures sont prévues pour agir sur la qualité de vie au travail en établissement comme à domicile et adapter leurs formations :
- Plan d’actions (16 millions d’euros) pour l’amélioration des locaux, la formation au management de l’encadrement, l’acquisition de matériels soulageant les personnes (sur proposition de la commission Qualité de vie au travail, installée fin 2017)
- Révision des référentiels d’activités, de compétences et de formation des aides-soignants d’ici mars 2019 pour adapter les qualifications et les pratiques aux évolutions des besoins.
La ministre des Solidarités et de la Santé a également annoncé le lancement d’un débat associant l’ensemble des acteurs et des citoyens pour aboutir à des propositions début 2019.
Les réflexions à conduire porteront sur les grands enjeux suivants :
- Quelles sont les priorités, le socle de biens et de services qui doivent être à l’avenir accessibles à toutes les personnes âgées pour accompagner le vieillissement et la perte d’autonomie ?
- Quels sont les scénarios de répartition des contributions de chaque acteur pour assurer un financement pérenne et solidaire de la perte d’autonomie ?
- Comment faire évoluer la gouvernance nationale et territoriale des politiques publiques du vieillissement et de la perte d’autonomie ?
La concertation et le débat public seront organisés aux niveaux national et territorial. Une consultation citoyenne permettra à chacun de s’exprimer et de contribuer.