ANFH PACA

« Nous sommes devenus acteurs des politiques RH des établissements »

Délégué régional de l’ANFH Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Marc Dumon retrace les grandes évolutions de l’OPCA depuis le début des années 2000 et partage son regard sur les enjeux de demain.

 

Quel regard portez-vous sur le demi-siècle d’existence de l’ANFH ?

Marc Dumon : Ces quinze dernières années, l’ANFH a beaucoup évolué. L’année 2007 a été un vrai tournant, avec d’abord le passage à la cotisation entière de l’obligation des hôpitaux, le 2,1%, qui double notre budget. D’autre part, nous devenons OPCA, un véritable changement de paradigme : nous ne sommes plus simplement des gestionnaires des plans de formation mais de vrais acteurs des politiques RH des établissements qui s’occupent notamment des études promotionnelles, une dimension stratégique qui impacte le renouvellement des métiers dans les établissements. C’est d’ailleurs à ce moment-là que les premières cartographies métiers sont lancées et que les établissements commencent à réfléchir à la GPMC. Aujourd’hui, grâce aux cartographies, nous sommes les seuls à pouvoir fournir une vision métier précise dans le monde de la santé.

Le statut d’OPCA nous ouvre également l’opportunité de collaborer avec les Conseils régionaux, notamment dans le cadre des Schémas Régionaux des Formations Sanitaires et Sociales, ou avec les ARS sur des visions plus prospectives des métiers et des compétences. En parallèle, notre siège se restructure et créé les nouveaux métiers de conseiller en gestion de fonds, conseiller en dispositifs individuels et conseiller en formation.

Autre évolution majeure : les appels à projets régionaux créés en 2008 afin de permettre aux délégations de lancer des actions en fonction de nos appétences et de nos visions. À partir de là nous commençons à investir toutes les dimensions des Ressources humaines, notamment la Qualité de vie au travail (QVT), puis, au milieu des années 2010, notre action s’élargit à des dimensions comme la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ou la marque employeur.

 

Quels sont les projets phares développés par votre délégation pendant ces années ?

Nous avons eu d’abord des actions autour des conditions de travail, de la QVT et de la prévention des risques psycho-sociaux (RPS) avec par exemple la mise en place du 1er baromètre social ou du projet d'Amélioration des Conditions de Travail en Établissements de Santé (PACTES) en 2007, notamment dans l’objectif de prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS).

À partir de 2013 nous nous intéressons à la RSE et nous mettons en place les premiers éléments d’accompagnement autour du développement durable des établissements. Ils aboutiront cette année à une plateforme d’éco-conception des soins conçue par les délégations du Sud (PACA, Occitanie, Corse, AURA). À la même période nous travaillons sur les premiers outils de type serious game dans le cadre du projet PRODIG et commençons à nous intéresser à l’intelligence artificielle. En 2017, nous lançons I.CARE un grand projet sur l’intelligence collective et le management contributif, et cette année le projet TOTHEM qui vise à accompagner les établissements dans la définition de leur stratégie de marque employeur.

 

Et aujourd’hui, quels grands défis entend relever l’ANFH ?

Ils sont multiples et sont identifiés dans le futur projet stratégique. Un premier enjeu pour nous est d’avoir une meilleure visibilité auprès des agents : une majorité ne nous connait pas. Ils doivent mieux nous identifier afin de renforcer l’accessibilité de notre offre et de nos dispositifs mais aussi de créer davantage de proximité avec eux. C’est tout l’objectif du futur portail agent. L’enjeu de visibilité l’est aussi avec l’extérieur dans l’objectif de faciliter les collaborations territoriales entre les établissements et des acteurs comme l’ARS, les Conseils régionaux mais aussi le CNFPT, l’ADEME, l’Agence de l’eau, la DREAL, OPCO Santé, les pompiers…

Nous devons par ailleurs continuer notre veille sur les évolutions demandées aux établissements en termes d’économie d’énergie (loi Elan) ou d’approvisionnement des cuisines collectives en produits bio et locaux (loi EGALIM) par exemple.

Enfin, un autre enjeu de taille consiste à accompagner les établissements dans le remaillage des territoires - et ses impacts sur les organisations et les métiers - créé par les évolutions du monde de la santé que sont les parcours de soins, les GHT et les groupements territoriaux sociaux et médico-sociaux (GTSMS). Nous devons continuer à être des facilitateurs pour nos adhérents : ces défis doivent devenir des opportunités, pas des contraintes pour les établissements.