ANFH BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE

« Une collaboration inédite entre France Travail et l’ANFH »

Dominique Loison, délégué de l’ANFH Bourgogne-Franche-Comté, et Vincent Testori, délégué de l’ANFH Bourgogne, ont initié en 2022 une convention de partenariat avec France Travail. Une première nationale, qui a abouti au recrutement d’une quinzaine de demandeurs d’emploi en tant qu’Agent des Services Hospitaliers (ASH).

 

Quel était l’objet du partenariat entre votre délégation et France Travail ?

Dominique Loison : Cette collaboration a pris la forme d’une convention, signée le 1er juin 2022, réunissant Pôle Emploi, devenu France Travail, l’ANFH Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que la Fédération Hospitalière de France (FHF). Son objectif était de recruter puis de former au métier d’ASH, au sein des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux publics de la région, des personnes éloignées de l’emploi. Ecrite et initiée par la délégation régionale de l’ANFH, la convention s’est déployée en début d’année 2023, dans la déclinaison opérationnelle de l’ambition n°2 « Soutenir les politiques RH des établissements » du projet stratégique 2020-2024 de l’ANFH.

Dans ce cadre, nous avons d’abord identifié des prérequis – être capable d’accepter des règles, de travailler en horaires décalés, de comprendre et respecter les consignes – pour le sourcing des candidats. En parallèle, de façon à améliorer le recrutement, nous avons initié des parcours d’immersion au sein des établissements, à destination des conseillers Pôle Emploi afin de leur permettre de mieux appréhender et connaître le métier d’ASH. 

Près de 300 demandeurs d’emplois ont ainsi été identifiés par les conseillers, puis une quarantaine d’entre eux ont été suivis par des psychologues du travail, et sélectionnés via la « Méthode de recrutement par simulation » (MRS). Les candidats pouvaient bénéficier de parcours de formation individualisés, pouvant aller jusqu’à de 400 heures, pris en charge par France Travail et/ou le Conseil Régional. La quinzaine de candidats recrutés, à l’issue du processus, ont continué à être formés au sein des établissements au travers d’actions de formation financées par l’ANFH.

« Répondre à un enjeu majeur pour nos établissements :
la problématique des métiers en tension »
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Quel bilan tirez-vous de ce partenariat ?

Vincent Testori : C’est une convention innovante à plusieurs titres. C’est, en effet, la première fois que notre délégation régionale travaillait en partenariat avec Pôle Emploi et la Fédération Hospitalière de France sur un dispositif de recrutement et de formation, de façon à répondre aux besoins des établissements. En invitant les conseillers Pôle Emploi à la découverte du métier d’agent de bionettoyage, directement au sein des établissements, nous avons grandement amélioré le sourcing des candidats et avalisé que les recrutés étaient capables de travailler dans le respect des collègues comme de celui des usagers. Ainsi, au travers d’une meilleure connaissance du métier, les conseillers Pôle Emploi ont pu mieux sourcer les candidats potentiels et les parcours de formation mis en place, en amont et en aval de l’embauche, leur ont permis de développer des connaissances qu’ils ont ensuite pu transformer en compétences, directement en situation de travail.

Par ailleurs, le groupement de commandes signé avec le Conseil régional, autour de la plateforme expérimentale de formations « Service à la personne », a permis de ne pas avoir de rupture de parcours, les candidats pouvant, en effet, poursuivre une action de formation, achetée en commun dans le cadre dudit groupement, soit financée par le Pôle Emploi en amont du recrutement, soit financée par l’ANFH après le recrutement.

Pour nous l’objectif de la convention était de répondre aux besoins RH des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux publics sur le métier d’agent de bionettoyage. L’idée secondaire était de recruter et former de nouveaux agents de façon à permettre aux agents déjà en poste, et inscrits dans des parcours d’études promotionnelles, de pouvoir partir en formation d’aide-soignant, métier également en tension, en particulier dans les petites structures. En effet, les effectifs tendus ne permettent pas de laisser un agent s’absenter trop longtemps, au risque de n’avoir personne en face du patient ou du résident. Ce modèle n’existait pas avant, nous avons été les premiers à l’expérimenter.

 

Dominique Loison : Le bilan est positif et la convention a été reconduite en 2024. Nous ne disposons pas de chiffres précis pour les petits établissements mais nous savons que quatre ASH ont été recrutés par le CHU de Dijon, sept par celui de Besançon et entre trois et cinq à l’Hôpital Nord Franche-Comté. Cela peut paraître faible mais les DRH ont été exigeants, le bionettoyage ne pouvant pas être approximatif. À ce bilan s’ajoute le fait que plusieurs dizaines de conseillers France Travail connaissent mieux, aujourd’hui, le métier d’agent de bionettoyage, et leur activité dans les établissements de santé.