"Nous poursuivons la mobilisation sur l’acquisition des compétences clés indispensables à l’exercice des missions des agents"

ENTRETIEN

Lydia Rivat, coordinatrice de projet adjointe à la cellule Stratégie de l’ANFH

                                                                                                                                                                  

Mis au point dans le cadre du projet stratégique 2020-2024 de l’ANFH, le dispositif « 4C » accompagne le développement des compétences clés nécessaires à tout agent de la Fonction publique hospitalière, pour sa pratique professionnelle comme pour son épanouissement personnel. Coordinatrice de la démarche, Lydia Rivat fait le point sur sa mise en œuvre et ses bénéfices.

 

Pouvez-vous nous rappeler les motivations du dispositif « 4C » ?

En 2017, l’ANFH a lancé au plan national un premier dispositif en faveur de la maîtrise des compétences clés en situation professionnelle, sur la base d’un cadre de référence proposé par l’ANLCI - Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Puis notre projet stratégique 2020-2024 a réaffirmé l’ambition de favoriser l’accès à la formation des agents de la FPH les moins qualifiés, avec le dispositif « 4C » (des Clés pour des Compétences, des Connaissances, une Carrière). Il s’appuie sur le référentiel qu’est le socle de connaissances et compétences professionnelles.

Ce socle regroupe huit compétences essentielles pour toute personne en situation professionnelle, mais également pour son développement personnel et son intégration sociale : maîtrise de la communication en français, du calcul, des outils numériques les plus usuels, aptitude à travailler en équipe… Il a été inscrit comme action de formation éligible au Compte personnel de formation (CPF) lors de la mise en place de celui-ci dans la Fonction publique hospitalière.


Comment le dispositif s’est-il déployé ?

Il s’est décliné selon trois axes. D’abord en direction des établissements et cadres, à travers des prestations de sensibilisation destinées à favoriser la prise de conscience de la réalité de la problématique. Concrètement, il s’agit de journées d’ateliers pédagogiques et de webinaires, proposés par les délégations de l’ANFH.

Le deuxième axe vise à la professionnalisation des acteurs et au repérage des agents qui pourraient bénéficier d’une formation. Pour outiller les établissements, nous avons mis à leur disposition un kit complet sur notre site internet. Il comprend des fiches pratiques pour comprendre et agir, ainsi que des vidéos pédagogiques. Celles-ci permettent notamment aux cadres de proximité de s’approprier des éléments de langage pour nouer l’échange avec les agents potentiellement concernés par le dispositif.

Le troisième volet du dispositif, c’est le parcours de formation de l’agent, défini après un bilan personnalisé. Il se déroule en petits groupes de 5 à 12 participants, ce qui favorise un climat bienveillant. Deux parcours types sont souvent proposés, d’une durée ajustable selon les besoins : une formation pour les personnes en situation d’illettrisme, d’un volume horaire compris entre 95 et 130 heures, et une formation de 70h pour les publics dotés de compétences plus affirmées, mais dont le socle est à renforcer.

Les délégations de l’ANFH interviennent également au plus près des attentes des établissements : certains se préoccupent davantage de l’illectronisme. En traitant ce sujet d’actualité on aborde de fait le savoir lire et le savoir écrire et on amène les personnes vers les autres compétences du socle.
Au terme de leur parcours, certains agents se dirigent vers des études promotionnelles, la préparation d’un diplôme ou encore une reconversion.


Quel premier bilan tirez-vous ?

Avec la crise sanitaire, l’année 2020 a marqué une rupture qui a poussé nos adhérents à se recentrer sur d’autres urgences. En 2022, treize délégations de l’ANFH ont proposé des parcours de formation ou lancé des démarches de positionnement des agents. Mais d’un point de vue quantitatif, il est compliqué d’établir un bilan au sortir de cette période.

En revanche, les retours d’expérience sont très positifs pour ce qui concerne les outils pédagogiques mis à disposition. Globalement, les cadres, services RH et organisations syndicales jugent ceux-ci très simples d’appropriation. Ils permettent d’adapter le discours à la personne que l’on a en face de soi. C’est un point sensible, car après un parcours scolaire difficile, on a souvent une perception négative de la pédagogie. Il faut montrer aux agents que l’objectif n’est pas de les stigmatiser, mais de les aider à développer des compétences qui leur permettront de se sentir mieux dans leur vie professionnelle et personnelle. Et une fois les difficultés identifiées, il faut aussi beaucoup de suivi pour s’assurer que l’agent part bien en formation, ou qu’il n’arrête pas en cours de route.

Dans la FPH comme dans tous les secteurs d’activités, il reste beaucoup à faire. L’ANFH poursuit sa mobilisation, avec la volonté de permettre à chaque agent d’accomplir pleinement ses missions et de disposer des compétences nécessaires, ainsi que de favoriser le bien-être de chacun. Lorsque les établissements viennent en prestation de sensibilisation, ils sortent convaincus de la nécessité de travailler sur le sujet.

Son parcours

2021 : Coordinatrice de projet adjointe à la cellule stratégie, siège ANFH

2015 : Référente compétences clés ANFH

2007 : Conseillère formation, délégation Rhône

1999 : Gestionnaire formation, délégation Rhône

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