Secondes parties de carrière : une offre de services enrichie
ENTRETIEN
Anthony Brottier, délégué territorial de l’ANFH Poitou-Charentes
Dans le cadre de son projet stratégique 2020-2023, l’ANFH porte l’ambition d’amplifier l’action menée par ses délégations dans le domaine des secondes parties de carrière. Délégué territorial de l’ANFH Poitou-Charentes, Anthony Brottier a coordonné un groupe de travail national dont les travaux aboutissent à une offre de services enrichie. Un nouveau dispositif sera prochainement déployé auprès des établissements adhérents et de leurs agents.
Quels enjeux recouvrent les secondes parties de carrière ?
L’actualité témoigne des problèmes d’attractivité des métiers de la FPH. Pour pallier les difficultés que rencontrent les établissements à recruter de nouveaux personnels, la fidélisation et le maintien des agents dans l’emploi sont des leviers essentiels. L’enjeu est de faciliter leurs évolutions dans leurs métiers, en tenant compte notamment de leurs inaptitudes ou handicaps mais aussi de leurs choix, et parfois en leur permettant de changer de métier au sein de leur structure.
À l’heure actuelle, on constate de fortes disparités d’approche entre les établissements. Leur niveau de prise en compte des enjeux varie selon leur taille et leur organisation. Par exemple, il est compliqué pour les petites structures de mettre en place des cellules de maintien dans l’emploi. À l’inverse, certains établissements ont une politique de maintien dans l’emploi bien rodée, mais ils n’ont jamais défini de stratégie en matière de promotion professionnelle. Certains s’en remettent ainsi aux demandes des agents, sans prise en considération des métiers en tension.
Quels sont les objectifs du nouveau dispositif déployé par l’ANFH ?
L’objectif est double. Pour les personnels, permettre à chaque agent de bénéficier d’un accompagnement dans son évolution professionnelle. Quatre délégations de l’ANFH ont déjà proposé des parcours répondant à différents besoins. Ils seront prochainement proposés à l’échelle nationale, afin de permettre aux territoires aujourd’hui dépourvus d’offre de dupliquer les modèles les plus adaptés à leurs attentes et celles des établissements de leur territoire.
Ces dispositifs à destination des agents seront complémentaires de l’offre « Secondes parties de carrière » qui s’adresse aux établissements et qui intéressera les personnels RH et d’encadrement. Elle permettra de les accompagner dans la construction et la mise en œuvre d’une politique sur ce sujet.
Comment l’offre « Secondes parties de carrière » va-t-elle se décliner ?
Pour répondre à la diversité des sujets et problématiques de nos adhérents, nous l’avons pensée de manière modulaire. Ainsi, trois modules seront proposés par le prestataire Formavenir Performances retenu par l’ANFH.
Tout d’abord un module « Diagnostic et cadrage de l’accompagnement ». D’une durée de deux jours, il sera incontournable pour faire un état des lieux de la politique RH de l’établissement sur chacun des thèmes liés aux secondes parties de carrière.
Suivra un module « Formation-action des acteurs de l’établissement » pouvant durer six jours. Sur la base du diagnostic réalisé, le prestataire proposera des thèmes de formation « à la carte » : gestion statutaire, reclassement, dispositifs de formation, CEP et mobilité professionnelle, etc. Le tout selon le ou les axes d’action prioritaires qui auront été définis.
Enfin, un troisième module « Appui opérationnel auprès des acteurs des établissements », proposera jusqu’à six jours d’accompagnement des établissements dans la mise en œuvre du plan d’actions déterminé. Ce module ne sera pas systématique mais, en fonction des besoins, il interviendra pour aider à l’animation d’un comité de pilotage, à la conception d’outils ou encore à l’amélioration d’un processus RH en lien avec une thématique.
En quoi ce nouveau dispositif complète-t-il l’offre de l’ANFH ?
L’ANFH avait déjà une offre « maintien dans l’emploi » au niveau national. Ce nouveau dispositif, par son organisation en trois modules, la simplifie en lui donnant plus de lisibilité. Par ailleurs, on réduit souvent la problématique des secondes parties de carrière à la prise en compte des agents en situation d’inaptitude. Or, même si cela reste une préoccupation centrale pour de nombreux établissements, le sujet des secondes parties de carrière est bien plus vaste. Cette nouvelle offre couvre un spectre plus large.