interview
Vinciane, apprentie infirmière, Vinciane Tisserand prépare son diplôme d’infirmière d’État en alternance avec l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Vesoul, dans la Haute-Saône. Pendant les vacances scolaires, elle travaille au sein du service Réanimation du centre hospitalier de Vesoul, encadrée par son maître d’apprentissage Agnès Vuillemot. Ce cursus au rythme soutenu lui permet d’acquérir une riche expérience professionnelle et de gagner en autonomie.
En quoi consiste votre travail ?
Vinciane Tisserand : Je suis apprentie infirmière en troisième année. Après un bac S et deux années de PACES (Première année commune aux études de santé), je souhaitais continuer mon parcours dans le secteur médical. L’apprentissage me permet de suivre une formation en soins infirmiers à l’IFSI, tout en ayant déjà une activité professionnelle au sein d’une équipe. Depuis 2021, je travaille dans le service Réanimation du centre hospitalier de Vesoul, où les infirmiers exercent en binôme avec des aides-soignants. Quand j’ai signé mon contrat, le groupe hospitalier de la Haute-Saône m’a proposé d’être recrutée de façon pérenne au sein du service, à l’issue de mon apprentissage, à compter du 1er août 2022. Cette perspective sécurisante me permet de savoir que je pourrai continuer d’évoluer au sein du même service.
Agnès Vuillemot : Je suis infirmière au sein du service Réanimation du centre hospitalier de Vesoul.
Comment s’organise votre quotidien et quels sont vos échanges entre apprentie
et maître d’apprentissage ?
Vinciane Tisserand : Je suis les cours de soins infirmiers comme les autres étudiants de ma promotion, et j’effectue les mêmes stages qu’eux. Pendant une partie de leurs vacances scolaires, je travaille également au centre hospitalier, sachant que mon statut de salariée me donne cinq semaines de congés payés. Madame Vuillemot est disponible pour me guider dans le travail, et j’ai aussi un référent de stage qui m’encadre.
Agnès Vuillemot : Vinciane est déjà très autonome et mes échanges avec elles sont similaires à ceux que je peux avoir avec n’importe quel autre membre de l’équipe, dans laquelle elle est très bien intégrée. Chaque fois qu’elle en a besoin, elle me pose des questions sur la pratique des soins infirmiers. Nous communiquons par téléphone ou par mail. En tant que maître d’apprentissage, je me situe aussi à l’interface entre l’IFSI, le CFA et le centre hospitalier : pour exercer ce rôle, il faut avoir le goût de la transmission mais aussi assurer cette fonction de coordination.
Quels bénéfices attribuez-vous à l’apprentissage ?
Vinciane Tisserand : Tout en continuant mes études, je suis au contact des patients, en immersion, et j’apprends beaucoup. Je trouve que l’apprentissage est complémentaire des stages déjà prévus dans notre formation ; cela me permet d’expérimenter davantage de tâche. Avoir un salaire est aussi très positif : je ne suis plus obligée d’avoir un job tous les week-ends pour payer mes études, comme c’était le cas les années précédentes.
Agnès Vuillemot : La formation en apprentissage demande un véritable engagement et beaucoup de travail. Entre les cours, le travail sur le terrain et la rédaction du mémoire, il faut tenir le rythme ! Mais je pense que cela offre aux étudiants une expérience très précieuse pour construire leur parcours professionnel. Par ailleurs, comme le dit Vinciane, ce statut permet aux étudiants de financer leurs études, un point crucial qui peut poser des difficultés aux familles. Grâce à leur salaire, ils peuvent se loger, subvenir à leurs besoins quotidiens et ainsi gagner en autonomie.
Le regard de… Frédéric Mouchon,
Directeur des soins du GH de la Haute-Saône
« Notre groupe hospitalier rencontre une problématique d’attractivité liée notamment à notre zone d’implantation géographique. Nous avons mené une réflexion à ce sujet et avons décidé de miser sur l’apprentissage, qui peut représenter un levier intéressant pour le recrutement et la fidélisation des jeunes. Dans ce cadre, lors de la signature du contrat, nous proposons d’emblée aux nouveaux apprentis une perspective d’embauche, en nous engageant à les recruter prioritairement dans le pôle où ils auront effectué leur formation en alternance. Quoi qu’il arrive, nous les accompagnons et les suivons de façon individualisée durant toute leur formation et à l’issue de celle-ci. Nous nous efforçons d’ailleurs de faire monter en compétences nos maîtres d’apprentissage, afin d’améliorer toujours davantage la qualité de cet accompagnement dans la durée.
Cette année, nous avons quatre apprentis infirmiers de moins de 26 ans qui évoluent dans ce cadre. Pendant leur apprentissage, ils acquièrent une expérience importante dans leur domaine de compétences, utile pour la suite de leur parcours. Leur professionnalisation dans notre établissement crée aussi chez eux un sentiment d’appartenance, essentiel pour une bonne intégration dans le monde du travail. Globalement, l’apprentissage offre une vraie immersion dans une équipe et un statut de salarié, avec les avantages et les responsabilités qui en découlent, ce qui est très formateur. »
Le contrat d’apprentissage en pratique
L’apprentie : Vinciane Tisserand, 24 ans.
L’employeur : GH de la Haute-Saône, 12 sites, 1 596 lits et places, 2 046 professionnels dont 1 855 professionnels non médicaux (en 2018).
Diplôme préparé : diplôme d’État d’infirmier.
CFA partenaire : CFA Sanitaire et Social BFC à Dijon.
Maître d’apprentissage : Agnès Vuillemot, infirmière au service Réanimation du centre hospitalier de Vesoul.
Durée du contrat : un an.
Rémunération : 100 % du SMIC.
Financement ANFH : 3 000 € / an.
Coût total : 20 000 € (6 000 € de frais pédagogiques et 14 000 € de salaire).