L’ANFH dévoile les chiffres 2020 de la formation dans la Fonction Publique Hospitalière et le 14ème palmarès du Prix ANFH
Rapport d’activité de l’ANFH
L’Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (ANFH), OPCA de la Fonction Publique Hospitalière, publie aujourd’hui son rapport d’activité 2020 et les grands chiffres clés à retenir de l’an passé. Malgré de fortes perturbations liées à la pandémie, les agents de la FPH sont restés plus que mobilisés et la formation continue s’est avérée plus que jamais nécessaire afin de permettre le développement des compétences et qualifications dont le secteur a besoin
Les chiffres à retenir pour l’année 2020 :
- Plus de 603 000 départs en formation au titre de l'agrément plan.
- Plus de 18 500 études promotionnelles en cours de financement en 2020, et une augmentation des nouveaux départs de 17,3%par rapport à 2019.
- Plus de 10 000 dossiers Dispositifs individuels financés en 2020.
- 5 044 k€ de financement complémentaires.
Palmarès du prix ANFH 2021 : 5 actions récompensées
Cette édition 2021 valorise l’adaptabilité des établissements et agents de la FPH face à la crise à laquelle ils ont dû faire face.
Le Grand Prix
Hybridation des parcours de formation : une réponse aux besoins spécifiques Covid-19
Centre hospitalier universitaire Amiens-Picardie
Au début de la crise sanitaire, les professionnels de la formation ont dû faire face à deux enjeux : réagir rapidement pour former les professionnels et les étudiants sur la Covid-19 tout en conservant des formations de qualité malgré des conditions extraordinaires. C’est le défi qu’a relevé le CHU Amiens-Picardie en proposant des formations hybrides, alliant simulation en présentiel et approfondissement des connaissances en distanciel.
Ces formations ont permis d'apporter des connaissances sur un phénomène de santé nouveau, d’adapter les pratiques et l’organisation des professionnels et de répondre à la mobilité des personnels dans les services. La souplesse et l’efficacité de ce système de formation a donné envie au CHU de les élargir à des sujets plus vastes.
Les objectifs de cette formation :
- Apporter des connaissances nouvelles ou actualisées aux professionnels de santé face à la crise sanitaire.
- Informer le grand public.
- Maintenir la qualité des formations en combinant temps en présence et formation à distance.
Le Prix métiers et compétences sociales et médico-social
Mooc Protection de l’enfance
Centre départemental de l’enfance et de la famille – Gironde
Les professionnels exerçant au sein du Centre départemental de l’enfance et de la famille (Cdef) de Gironde viennent d’horizon très divers et n’ont pas tous les mêmes connaissances en matière de protection de l’enfance. C’est suite à ce constat que le Cdef de Gironde a décidé de mettre en place un Mooc (massive open online course) Protection de l’enfance.
Cette formation composée de 8 modules s’adapte aux connaissances de chacun et leur permet de trouver les réponses dont ils ont besoin en fonction de leur métier. A l'issue de la formation, les 1 700 inscrits ont pu constater une amélioration de leur connaissance de 55% en moyenne par rapport au test d’entrée de la formation.
Le succès de ce Mooc est tel que l'Université de Bordeaux l’a rendu obligatoire pour les étudiants de son DU Protection de l’enfance et pour l’un de ses masters en psychologie. Le Cdef a d’ailleurs fait de même : pour être embauché en CDI ou valider un stage de la Fonction publique au sein de l'établissement, réussir le Mooc est une obligation.
Les objectifs de cette formation :
- Proposer une formation gratuite et accessible à tous sur les bases historiques, juridiques et réglementaires, ainsi que sur l’organisation de la protection de l’enfance et les missions de ses différents acteurs.
Le Prix DPC médical et paramédical
Formation mixte sur la défaillance respiratoire
Groupe hospitalier de Brocéliande-Atlantique
Le centre hospitalier de Brocéliande-Atlantique (CHBA) de Vannes s’est retrouvé confronté, dès le début de la crise sanitaire, à la prise en charge de patients Covid+. Certains d’entre eux ont dû être hospitalisés dans des services qui n’avaient pas l’habitude de s’occuper de patients en détresse respiratoire.
Face à cette situation inédite, le centre hospitalier a ressenti le besoin de rassurer et de sécuriser les professionnels dans leur pratique. Un groupe de travail alliant les cadres de santé, le service formation continue et l’IFPS (institut de formation des professionnels de santé) de Vannes ont ainsi établi un cahier des charges, et missionné l’IFPS et le Cesu 56 (centre d‘enseignements des soins d’urgence) pour monter une formation innovante qui réponde à ces objectifs.
La formation résultant de ce groupe de travail allie la formation à distance, afin de toucher un maximum d’agents sur le territoire, et la simulation en présentiel, pour renforcer les acquis et mettre les professionnels en situation. Au total, c’est plus de 1 000 connexions à la plateforme qui ont lieu entre avril et décembre.
Pour faciliter le travail des professionnels, la partie en présentiel s’est faite directement dans les services pour que chacun puisse utiliser son matériel. Fortes de cette expérience, les équipes travaillent déjà sur d’autres formations en conservant ce format hybride qui permet de répondre aux attentes de chacun, la crise sanitaire aura donc été un accélérateur du changement dans l’approche pédagogique du groupe hospitalier.
Les objectifs de cette formation :
- Former les agents à leur protection lors de la prise en charge des patients Covid+
- Apprendre à reconnaître la défaillance respiratoire chez ces patients
- Utiliser le matériel d’oxygénation adapté pour leur prise en charge
Les Prix amélioration de la qualité des soins et prise en charge des patients
L’accueil du public sourd au GHER
Groupe hospitalier Est Réunion (Réunion)
Lorsqu’un patient entre à l’hôpital, il est déjà souvent un peu stressé. Or pour les personnes sourdes, il faut ajouter à cette inquiétude la peur de ne pas réussir à se faire comprendre. Une initiation à la LSF(langue des signes française) était déjà proposée depuis 2012 au sein du Groupe hospitalier Est Réunion (GHER) et permettait d'acquérir quelques notions. Afin de pouvoir s’adapter à tous les patients et réagir rapidement en cas d’accueil d’un patient sourd, Gianny Douba, Catherine Hoareau et Emmanuelle Boyer décident donc de proposer un projet de formation de référents LSF au sein de l’hôpital. Cette idée a été très bien accueillie par la direction, DRH et service de formation qui ont adhéré au projet présenté par ces agents motivés : former des référents en langue des signes française (LSF) pour accueillir au mieux les personnes sourdes. Au cours de cette formation, les apprenants acquièrent du vocabulaire général mais aussi du vocabulaire spécifique au milieu hospitalier pour leur permettre de pouvoir accompagner un patient sourd de son entrée à l’hôpital, dans les démarches administratives, jusqu’en consultation puis à la sortie. A ce stade, ce sont cinq référents qui agissent auprès des patients sourds dans les différents services de l'hôpital et l’objectif est à l’avenir de toucher tous les pôles de l'établissement
Les objectifs de cette formation :
- Former des référents LSF pour accompagner les personnes sourdes à l’hôpital.
Le compagnonnage en bloc opératoire
Centre hospitalier de Sarlat
Aujourd’hui, les candidats au poste d’Ibode (infirmier de bloc opératoire diplômé d’État) sont rares. Afin d’inciter des IDE à s’inscrire à l’école d’Ibode, le centre hospitalier de Sarlat mise depuis une vingtaine d’années sur le compagnonnage, c’est à dire accueillir au bloc opératoire des infirmiers et les faire accompagner par un Ibode pour qu’ils découvrent puis apprennent le métier. Toutefois, l’apprentissage n'étant pas homogène, l'hôpital a décidé d’uniformiser cette pratique pour contribuer au développement des compétences attendues.
Le processus s’est mis en route sous l’impulsion de Sabrina Damian qui a structuré le compagnonnage existant pour le rendre plus efficace. L’Ibode a mis au point une véritable formation d’une durée de quatre heures ainsi que des fiches techniques et des exercices pratiques. L’infirmier qui décide de poursuivre dans cette voie commence alors véritablement sa formation et s’engage, en contrepartie à l’investissement en temps, en énergie et en compétences fourni par sa tutrice, à intégrer à plus ou moins long terme l’école d’Ibode puis à revenir travailler à l’hôpital.
Ce nouveau compagnonnage a séduit la direction de l'hôpital à tel point que le Centre hospitalier de Sarlat envisage de le mettre en place pour d’autres postes comme celui d’infirmier anesthésiste ou encore infirmiers de gériatrie, qui comportent également de réelles spécificités dans la prise en soin des patients.
Les objectifs de cette formation :
- Inciter des IDE à découvrir et à se former au métier d’Ibode
- Améliorer la qualité des soins
- Promouvoir le métier d’Ibode
Le Prix management et organisation du travail
Un jeu de cartes pour se former au tri des DASRI et sécuriser l’élimination des déchets
Centre hospitalier de Moulins-Yzeure
Pour inciter les personnels à se questionner sur le tri des déchets et à appliquer sa nouvelle procédure en la matière, le centre hospitalier de Moulins-Yzeure a eu l’idée de créer un jeu de cartes.
Depuis de nombreuses années, cet établissement menait déjà des actions en faveur de la réduction des déchets afin de répondre à plusieurs objectifs notamment en matière de sécurité et de développement durable.
Les déchets d’activité de soin à risque infectieux (Dasri) sont un véritable enjeu dans l’élimination des déchets. Pour toutes ces raisons, les équipes d’hygiène et la logistique ont uni leurs forces et mis sur pied une nouvelle procédure de tri des déchet en requalifiant les Dasri selon la loi comme tout ce qui pique, qui coupe, qui tranche ; ce qui est souillé par du liquide biologique d’un site infecté connu et enfin les produits sanguins incomplètement utilisés ou arrivé à péremption.
Afin de favoriser l’application de cette nouvelle règle au sein de l'hôpital, les porteuses du projet ont eu l’idée de s’appuyer sur un jeu de cartes dans lequel chaque carte portant la photo d’un déchet doit être mise dans la boite de couleur correspondante, une jaune pour les Dasri, une noire pour les ordures ménagères et une verte pour le papier. À l’échelle de l’hôpital, la quantité de Dasri a ainsi diminué de 10,6 % supplémentaires entre 2019 et 2020 et celle des déchets totaux (ordures ménagères et Dasri) de 7,4%. Pour le moment, seulement 50% des unités de soins, pour un total de 200 à 300 personnes, ont eu l’occasion de s’essayer au jeu mais le centre hospitalier souhaite que 1 700 professionnels soient formés d’ici la fin de l’année.
Les objectifs de cette formation :
- Sensibiliser les professionnels au tri des déchets.
- Permettre aux personnels de s’approprier la nouvelle procédure sur les Dasri et les autres déchets