L’exercice de la profession de sage-femme est centré sur le suivi de la grossesse, l’accouchement, les soins postnataux de la mère et de l’enfant, et le suivi gynécologique des patientes. Au fil des années toutefois, leurs missions ont fait l’objet d’extensions successives (en lien avec l’IVG, la vaccination…) conduisant à brouiller l’identité de ce métier. En outre, si les sages-femmes appartiennent aux professions médicales, leur gestion les rapproche de facto des professionnels paramédicaux, et les place dans un ‘entre deux’ qui fragilise leur positionnement et leurs interactions régulières avec les autres professionnels du soin. Ce métier connaît ainsi une crise profonde qui s’est traduite par de fortes mobilisations sociales début 2021.
A la demande du ministre des solidarités et de la santé et du secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, l’IGAS a été missionnée pour analyser la situation et formuler des recommandations sur trois aspects essentiels (et d’égale importance) du métier de sage-femme : leurs missions, leur statut (à l’hôpital), leur formation.
La mission a eu de nombreux entretiens avec les acteurs concernés : représentants des sages-femmes, des gynécologues médicaux, obstétriciens, pédiatres et médecins généralistes, représentants des régions et départements, agences régionales de santé. Elle a rencontré 70 sages-femmes sur leurs lieux d’exercice au sein de maternités de tailles différentes dans quatre régions (Ile-de-France, Grand-Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine), ainsi que des représentants de la profession dans d’autres pays, offrant des points de comparaison particulièrement intéressants.
Le rapport précise les difficultés auxquelles il convient de remédier. Il propose notamment de clarifier les missions des sages-femmes en confortant leur place et leur reconnaissance sur un ‘cœur de métier’, de relancer le processus « d’universitarisation » de leur formation, et de modifier substantiellement leur cadre statutaire d’exercice à l’hôpital.