Former sur les sujets cruciaux
«La sécurité impose d’anticiper les risques en permanence.» À l’instar des professionnels des blocs opératoires, les pilotes d’avion sont soumis à des procédures strictes de sécurité. Voici le témoignage de Michel Pélegry, pilote de ligne moyen-courrier sur Airbus A320, vingt ans d’expérience.
Comment procède t-on pour repérer une situation à risques? Nous anticipons les risques en permanence. Lors du briefing avant le décollage, la première chose évoquée entre le commandant de bord et le copilote sont les menaces extérieures et l’attitude à adopter en cas de problèmes. En régime de croisière, nous consultons en permanence la météorologie des éventuels aéroports de repli. Certaines situations peuvent cependant être totalement inattendues, comme une dépressurisation soudaine. Dans ce cas, nous appliquons des procédures sans cesse ressassées afin qu’elles deviennent des automatismes.
Comment sont définies ces procédures? Elles découlent des recommandations du constructeur. Toutes les pannes de l’avion, mais aussi la moindre anomalie survenue au cours d’un vol, sont disséquées afin que les check-lists soient les plus complètes possibles. Techniquement, nous devons connaître impérativement une dizaine de procédures d’urgence que nous révisons en permanence. Je me les répète toujours à la veille d’un départ. Dans la cabine de pilotage, les procédures fonctionnent un peu comme une pièce de théâtre. Toute action, sans exception, doit être énoncée oralement au coéquipier qui doit s’assurer de sa bonne exécution et la valider oralement en énonçant: «checked».
Ne peut-on pas craindre une certaine routine? Nous ne nous permettons aucune exception. Les procédures ont été mûrement réfléchies, nous les appliquons avec rigueur. Il peut arriver, de manière très exceptionnelle, que le commandant de bord décide d’opter pour une manœuvre hors procé- dure, s’il estime qu’il est de son devoir de le faire.
L'Offre de formation ANFH
Sécurité des patients opérés ou faisant l’objet d’une technique invasive
CONTEXTE
En constante augmentation, les procédures invasives présentent une prévalence de risques très importante due à des erreurs procédurales ou de mise en œuvre. Il s’agit moins d’un manque de compétences techniques que d’un déficit de coordination des nombreux personnels de santé impliqués.
PUBLIC CONCERNÉ
Équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé exerçant dans le même établissement et réalisant ensemble des actes invasifs.
OBJECTIFS
- Repérer les situations à risques.
- Analyser l’importance des facteurs humains.
- Liens entre situations et fondamentaux de la sécurité.
- Culture du signalement des EIAS (événements indésirables associés aux soins) et de «l’erreur apprenante».
- Les étapes d’un plan d’action.
- Mettre en œuvre un plan d’action.
DURÉE
3 jours maximum avec une période d’intersession.
Texte tiré du cahier des actions de formation 2016 page 7.